Aux larmes, citoyens !

Dans la foulée de notre courriel-circulaire du 21 septembre 2019

Voici trois projets à valeur d'exemple. Bien entendu, Observatoire des Libertés soutiendrait toute opération autre, mais ayant les mêmes visées. Notre association élabore d'ores et déjà ces trois opérations, mais ne les mènera pas à leur terme sans renfort. Si l'un ou l'autre de ces projets vous semble réaliste, si vous (à titre particulier ou associatif) partagez nos vues sur l'impérieuse nécessité d'agir ambitieusement pour tenter de sauver la langue française, merci de nous laisser un message sur observatoire.des.libertes@laposte.net
Nous n'y arriverons peut-être pas. Seuls, nous n'y arriverons certainement pas.

En l'état, nos entreprises 2 et 3 se limitent au territoire français. Ce qui n'exclue pas l'intérêt d'appuis venus de la Francophonie.
D'autres projets devront intéresser directement les pays de la Francophonie.


- Point 3 Rencontre avec les décideurs
 Nous avons exposé dans un précédent courrier comment OdL et l'AFRAV, via la menace d'une action devant la justice administrative, avaient obtenu une stupéfiante réponse du "Parc National des Calanques" (Marseille). Son directeur nous a écrit qu'il découvrait avec étonnement une loi (Toubon) qui s'appliquait à son établissement public. (Au passage, bravo à la DGLFLF pour sa mission d'information). Il trouvait absolument logique de se conformer à la loi. Il supprimait donc le site Internet en anglais et définissait pour  la signalétique un dispositif pluri-linguistique. Mieux, il informait l'ensemble des Parcs nationaux de sa décision. Pour ce que nous avons pu en vérifier, son avertissement a porté ses fruits.
Ayant son siège dans la Région Paca, OdL étudie donc la possibilité de réunir une délégation de personnalités, (tels Boris Cyrulnik ou Jean-Pierre Luminet, signataires de note manifeste du 16 juin dernier) d'associatifs (comme l'AFRAV, basée dans le Gard) et des sympathisants (qualifiés). Cette délégation rencontrerait les décideurs locaux à influence au moins nationale. Ainsi j'ai pu  m'entretenir de la langue française avec Christine Lagarde, aux attaches marseillaises. Laurent Ruquier ou Bernard Tapie ou le Président de la Région nous recevront. Le directeur du quotidien La Provence, les responsables des grands festivals, des grands clubs sportifs, les présidents de conseils départementaux etc. ne sont pas inaccessibles. Si un directeur de Parc National nous a écoutés, d'autres peuvent au moins nous entendre.
L'opération n'est ni facile ni impossible à monter. Qui aime nous rejoigne dans son élaboration.

Bien entendu, ce genre d'opérations, à mener partout en France, devra mobiliser d'abord les Parisiens. La concertation entamée avec la DGLFLF à la demande d'Albert Salon rentre parfaitement dans ce cadre.


- Point 2 Second axe : procédures judiciaires.
Des associations planchent actuellement sur la possibilité d'attaquer l'État pour inaction. À condition d'être menée par un avocat bien en cour auprès des médias – comme celui de Reims – voilà une action qui pourrait avoir une résonnance importante. En revanche, les coups de mains menés contre telle enseigne ou telle communauté urbaine, difficiles, longues et onéreuses, ne sont pas "rentables", puisque sans intérêt pour les médias nationaux. Sauf si….
Sauf si un "certain" nombre d'actions sont intentées en même temps contre une cible globale. Par exemple les lieux labélisés par les ministères de la culture ou du tourisme. Une majorité d'entre eux contrevient à la "Loi Toubon". Une trentaine de plaintes pénale et/ou de procédures devant la justice administrative recevrait enfin un écho médiatique – sous réserve de l'efficacité de la stratégie évoquée précédemment,  qui devra évidemment savoir enfin comment travailler avec les médias français.
Pour sa part, et sous réserve de trouver un ou deux appuis associatifs, Observatoire des Libertés est prêt à s'attaquer à une dizaine de lieux emblématiques, dans cette Provence – Côte d'Azur qui en regorge. C

- Point 1 Remuer les tripes.
 La première opération prétend toucher les masses, et par le seul moyen possible : l'émotion. Notre proposition paraîtra farfelue aux plus amortis d'entre vous. Trop culotée à d'autres, attachés à une certaine routine. Son originalité déstabilisante lui confère sa force.
Accrochez-vous donc.
Nos contrées (France, Suisse romande, Wallonie notamment) voient leur langue vernaculaire, à la fois pourrie par un raz-de-marée de vocables voire de syntaxes, anglo-ricains, et carrément remplacée par la langue anglo-ricaine. Dont acte.
Puisque nous acceptons de passer sous pavillon anglo-américain, menons cette capitulation à son terme. Exigeons donc, au nom de la cohérence, que la Marseillaise (La Brabançonne, le Cantique suisse, Ô Canada… ) troque ses vieilles paroles franchouillardes pour les mots  - et l'esprit – du colon. Nous lançons donc une campagne visant à obtenir un référendum sur cette proposition. Et parallèlement lançons un concours pour des paroles anglo-ricaines exprimant les délices de la soumission. Genre "Allons enfants du reniement, le jour de honte est arrivé" (in english, donc).
Farfelu ? Bien moins que de supposer nos courriers à tel ministre, tel Défenseur des droits, tel canard, capable de recevoir le moindre écho. Bien moins que de rester cantonné à des incantations auto-satisfaites.
Grand mérite d'un contre-pied assez provocateur pour susciter un intérêt dans le public, et aller vers la prise de conscience désespérément attendue. Preuve par l'absurde qu'une identité nationale ne peut se revendiquer sans langue indigène.
L'opération demande de l'ingéniosité et de l'audace. Elle découragera très normalement les frileux.
L'idée ne vous déplaît pas ; elle vous amuse peut-être aussi… rejoignez-nous dans son élaboration.

Appel des 100 pour refuser la dictature du tout-anglais


Dans sa qualité, dans son usage même, la langue française sombre en déshérence. Comme tant d'autres langues, et avec trop d'autres cultures, elle se trouve de fait colonisée par l'hégémonie anglo-américaine.
À l'occasion du soixante-dix-neuvième anniversaire de l'appel à la résistance du Général de Gaulle, un collectif composé de représentants de vingt-cinq nations s'adresse au Président de la République française.
Au chef de l'État premier contributeur de la Francophonie, ce collectif demande de montrer l'exemple de la résistance, plutôt que de collaborer à la colonisation de notre pays.


MANIFESTE ADRESSÉ AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE


Monsieur le Président de la République,



 La langue française va mal.  Non plus étoffée mais étouffée par l'anglo-américain, elle voit désormais son usage même évincé par cette dernière langue devenue si peu étrangère. Confrontée à cette invasion, notre mémoire renvoie en écho un passé douloureux de soumission et d'oubli de soi. Une majorité capitulatrice plaidera le réalisme, hermétique aux cris sourds d'une identité enchaînée par une pseudo "langue universelle", en réalité servante d'un maître particulier.

 Le français outragé, le français brisé, le français martyrisé. Mais le français rendu à la dignité si, Monsieur le Président, vous choisissez de suivre enfin la trace laissée par l'esprit de résistance. 

 – Il est demandé au chef de l'État premier contributeur à l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), de montrer l'exemple :   en renonçant à l'emploi de l'anglo-américain à l'étranger, quand le  français demeure l'une des deux premières langues d'usage d'une majorité d'organes internationaux ; en renonçant à l'utilisation peu digne de l'anglo-américain en France même, décourageant ainsi nos visiteurs de pratiquer une langue désertée par ses locuteurs naturels. 

 - Il est demandé au chef de l'État : De faire étudier une loi renforçant le dispositif linguistique présent en en rendant notamment l'application contraignante. De rappeler aux autorités judiciaires leur pouvoir de poursuivre les contrevenants à une loi constamment bafouée. De rappeler, immédiatement, les préfets à leur obligation de contrôle de légalité pour les collectivités en infraction, par défaut, avec l'article 15 de la Loi du 4 août 1994.

 - Il est demandé au garant de la Constitution d'interrompre la marche suicidaire vers l'intronisation de la langue anglo-américaine comme seconde langue officielle de la nation ; ainsi devrez-vous mettre un terme au projet sacrilège prétendant dispenser dans les établissements scolaires des cours de matières générales en anglo-américain.


Ce manifeste reçoit des signatures venues de France, mais aussi des francophones du monde entier. Du pays source de la langue commune, la Francophonie attend légitimement le signal fort d'une résistance enfin consciente de l'enjeu.

- Il est donc attendu du chef de file de l'OIF qu'il mette la politique étrangère de la France en accord avec les revendications humanistes de l'organisation, fidèle à la langue des Lumières,  celle de l'égalité et du partage. À cet égard, nous déplorons l'installation au poste de secrétaire générale de l'OIF d'une personnalité rouandaise membre actif d'un régime politique détestable.

- Il est attendu du chef de file de l'OIF qu'il défende l'usage de la langue française, non qu'il le rétrécisse. Les francophones se sont particulièrement émus de votre adoubement, lors du dernier Sommet de la Francophonie, de l'anglo-américain comme "langue d'usage" pour le monde. À en juger par le dynamisme économique d'une majeure partie de l'Afrique francophone, comme par la vitalité économique du Canada francophone, terre de créativité et de haute technologie, leur "langue d'usage" – le français – en vaudrait pourtant d'autres.

 Lors de ce Somment, nous vous avons également entendu ceindre la langue française du titre de "langue de la création". Conviendrait-il déjà que l'État encourageât les appellations françaises pour baptiser nouveaux produits et services créés par toute entreprise revendiquant son aide ; mieux, par toute entreprise où entrent des capitaux d'État. Or il se produit très exactement l'inverse. 

Faute d'avoir su précéder le Québec comme référence mondiale pour la défense du français, du moins sachons nous inspirer de sa pugnacité et abandonner nos comportements serviles. Il y va de notre identité nationale et de l’avenir de la Francophonie.


 Nous vous remercions de l'attention que vous voudrez bien porter à notre requête.

Veuillez croire, Monsieur le Président de la République, à notre haute considération.